- HyLight, une startup française fondée en 2022, annonce une levée de fonds de 3,7 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs afin d’accélérer le déploiement de ses drones dirigeables à hydrogène à l’échelle industrielle visant à décarboner l’inspection aérienne.
- Les drones dirigeables, alimentés par une pile à combustible à hydrogène, constituent des solutions zéro émission capable d’inspecter une variété d’infrastructure depuis les airs : lignes électriques, gazoducs, pipelines, réseaux de chemins de fer, etc.
- Ils peuvent également être employés par les industriels pour collecter des données aériennes.
Surveillance des infrastructures
Il y a 80 millions de kilomètres d’infrastructures énergétiques sur notre planète. C’est 200 fois la distance qui sépare la Terre de la Lune. Ces lignes électriques et pipelines sont des infrastructures critiques pour le bon fonctionnement des sociétés. Elles doivent donc être inspectées à intervalles réguliers (parfois plusieurs fois par mois) pour assurer leur bon état et prévenir les défaillances. Mais, il s’avère que les opérateurs d’infrastructures peinent à mener des inspections précises et de grande ampleur. Résultat : les fuites de méthane qui proviennent des infrastructures pétrolières et gazières représentent 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et engendrent des pertes annuelles de 7 milliards de dollars sur le marché européen et nord américain. Les coûts des coupures d’électricité s’élèvent, quant à elles, à 18 milliards de dollars par an seulement aux Etats-Unis. Parallèlement, le cadre réglementaire durcit et impose aux opérateurs de procéder à davantage d’inspections. Or, identifier efficacement de petits défauts sur de si grands espaces équivaut est loin d’être une sinécure.
Alternative écologique aux drones, hélicoptères et satellites
Pour répondre à ces enjeux, les industriels ont jusqu’à présent recours à des solutions coûteuses et polluantes (hélicoptères), pas assez précises (drones avions et satellites), ou manquant d’autonomie de vol (drones quadricoptères). Avec son dirigeable à hydrogène, HyLight réduit drastiquement les coûts de l’inspection et permet la collecte de données avec précision sur des grandes étendues, tout cela sans émettre de Gaz à Effet de Serre (GES). Doté d’une pile à combustible à hydrogène, le HyLighter est un croisement entre la technologie des drones et celle des dirigeables. Comme un drone, il est facilement contrôlable et transportable. Et, comme un dirigeable, il est extrêmement stable et économe en énergie. Ce qui lui permet de voler jusqu’à 10 heures, et parcourir une distance de 350 km. Sa vitesse de vol de 35 km/h, ses caméras HD et ses capteurs (LIDAR, thermiques, infrarouge, etc) lui assurent, par ailleurs, une précision optimale. Le HyLighter permettrait la détection de données jusqu’alors non collectées. Grâce à ses caméras et systèmes informatiques, il est ainsi capable de transmettre les données de façon sécurisée, permet d’établir des rapports détaillés ainsi que des plans de contrôle ou de prévision, afin d’éviter pannes ou accidents.
Faire décoller le HyLighter
Cette levée de fonds de 3,7 millions d’euros permettront à HyLight de franchir trois étapes cruciales. En premier lieu, elle lui offrira l’opportunité de réaliser ses premières opérations à grande échelle. De plus, ces fonds lui donneront les moyens de recruter de nouveaux experts dans divers domaines : réglementation aérienne, systèmes embarqués, systèmes hydrogène, mécanique, industrialisation et logiciel. Enfin, la levée de fonds permettra à HyLight de développer de nouvelles versions de ses drones dirigeables, répondant aux normes aéronautiques et industrielles les plus strictes et approuvées par les autorités internationales compétentes. Ces versions améliorées seront conçues pour être encore plus efficaces, plus sûres et plus faciles à produire à grande échelle, afin de répondre à la demande croissante du marché et toujours mieux satisfaire ses clients et partenaires à travers le monde.
Le HyLighter s’avérera utile sur d’autres secteurs d’activités. Il pourra observer des centaines d’hectares de forêts européennes et permettre de comprendre les nouvelles maladies qui les atteignent. Il pourra analyser l’évolution du niveau de la mer en observant le trait de côte. Il pourra comprendre le stress hydrique qui touche fortement nos terres agricoles afin de flécher les efforts aux bons endroits. Il pourra donc permettre de mieux observer les conséquences liées au changement climatique.
