- La start-up française Hummink, spécialisée dans les technologies d’impression nanoscopique, annonce une levée de fonds de 15 millions d’euros co-dirigée par KBC Focus Fund, Cap Horn et Bpifrance.
- Cette opération vise à accélérer le déploiement de sa technologie brevetée d’impression capillaire haute précision (HPCaP), capable de corriger des défauts microscopiques en temps réel lors de la fabrication de composants électroniques.
- Cette technologie promet de réduire les pertes de production, d’améliorer les rendements et de limiter l’impact environnemental de l’industrie des semi-conducteurs et des écrans.
Cette levée de fonds, soutenue par des investisseurs historiques (Elaia Partners, Sensinnovat, Beeyond) et de nouveaux partenaires (French Tech Seed, Cap Horn, KBC Focus Fund), permettra à Hummink de développer son module d’impression industrielle, conçu pour une intégration directe dans les lignes de production des usines de semi-conducteurs et d’écrans, préparer son déploiement à grande échelle et de doubler ses effectifs d’ici 2026 ainsi que son chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année.
Fondée en 2020 comme spin-off de l’École Normale Supérieure PSL et du CNRS, Hummink a développé une technologie permettant d’imprimer des métaux et matériaux fonctionnels à l’échelle nanoscopique en contrôlant très précisément le flux de matière. Contrairement aux procédés de lithographie traditionnelle, qui génèrent inévitablement des défauts entraînant des pertes de rendement et du gaspillage, sa solution agit comme un instrument chirurgical à l’échelle micronique. Elle identifie et corrige les imperfections directement sur les circuits, à l’échelle submicronique, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le packaging des semi-conducteurs, les mémoires, les écrans OLED…
Un impact industriel et environnemental
« Chaque année, jusqu’à 30 % de la production d’écrans OLED est mise au rebut en raison de défauts microscopiques, représentant environ 16 milliards d’euros de pertes et une quantité de matériaux gaspillée suffisante pour couvrir 6 000 terrains de football. Notre technologie permet de corriger la plupart de ces défauts, aidant les fabricants à récupérer une production qui serait autrement perdue », explique Pascal Boncenne, cofondateur et directeur des opérations de l’entreprise française.
Comme le rappelle Hummink, les procédés de lithographie, bien qu’indispensables à la production électronique, souffrent de limites intrinsèques : même les meilleures techniques génèrent des défauts qui réduisent les rendements et augmentent les coûts. La technologie HPCaP se positionne comme une solution complémentaire, capable d’intervenir en temps réel pour réparer ces imperfections. Les premiers tests menés auprès de fabricants d’écrans en Asie indiquent une amélioration des rendements de l’ordre de 10 %.
Fabrication de composants électroniques
Le démonstrateur Nazca, première machine d’impression haute précision d’Hummink, génère aujourd’hui l’essentiel du chiffre d’affaires de l’entreprise. Conçu pour les laboratoires de R&D, ce système permet aux chercheurs d’accéder à des technologies de fabrication et de réparation submicronique, tout en proposant des encres conductrices sur mesure. Déjà déployé en Europe, Asie et aux États-Unis – notamment à l’université Duke, où il a permis de produire les premiers composants électroniques recyclables à l’échelle submicronique (étude publiée dans Nature Electronics) –, Nazca illustre le potentiel industriel de la technologie de Hummink.
Avec des équipes réparties entre les États-Unis, Taïwan, le Japon et la Corée du Sud, Hummink bénéficie également du soutien du Fonds européen d’innovation et du programme France 2030, via le fonds French Tech Seed géré par Bpifrance. Soutenue par le Fonds européen d’innovation, cette levée de fonds permettra d’accélérer le développement du module d’impression industrielle d’Hummink et de préparer l’intégration de cette technologie dans les usines de semi-conducteurs et d’écrans.
