- Le Commissariat des Armées a décidé d’équiper les protections balistiques individuelles de ses soldats d’un micro détecteur de choc développé par la société française SilMach afin de contrôler l’intégrité des plaques balistiques.
- Cette décision s’inscrit dans le cadre du programme GMOS, qui prévoit la livraison de capteurs sur sept ans pour un montant supérieur à trois millions d’euros.
- Les premières productions seront lancées à Besançon, avec des livraisons annoncées dès septembre 2025.
Cette adoption fait suite au développement par SilMach d’un capteur ultra-miniaturisé conçu pour surveiller les chocs et impacts subis par les plaques balistiques. Ces plaques, composées de céramique et de matériaux composites, sont sensibles aux chutes accidentelles susceptibles de provoquer des fissures invisibles à l’œil nu mais pouvant altérer leur capacité protectrice. Jusqu’ici, l’identification d’une plaque dégradée reposait essentiellement sur des inspections manuelles ou sur un remplacement systématique, coûteux et parfois incertain.
Le détecteur conçu par SilMach repose sur la technologie ChronoMEMS, un système micromécanique autonome, sans alimentation électrique, capable de mémoriser un choc et d’en afficher immédiatement la trace via un indicateur visuel. Installé directement sur la plaque, il permet une vérification instantanée de son intégrité, sans recours à des outils de diagnostic externes.
Fonctionnement sans énergie
Plusieurs caractéristiques techniques ont motivé le choix des armées : un fonctionnement sans énergie, une précision stable dans le temps, une insensibilité aux variations de température, de pression ou aux perturbations électromagnétiques, ainsi qu’un encombrement minimal. Le capteur est robuste et opérationnel dans des environnements contraints, y compris sous l’eau ou en milieu spatial, tout en restant économiquement accessible.
Pour les forces armées, l’enjeu est double. D’une part, renforcer la sécurité des personnels en s’assurant que chaque plaque offre réellement le niveau de protection attendu. D’autre part, optimiser le maintien en condition opérationnelle (MCO) en identifiant uniquement les équipements réellement endommagés, ce qui évite des remplacements prématurés et réduit les coûts logistiques.
Autres applications ciblées
Avec ce premier déploiement opérationnel, la technologie ChronoMEMS ouvre la voie à un suivi plus systématique et automatisé de l’intégrité d’équipements critiques, dans la défense comme dans d’autres industries. Au-delà des applications militaires, SilMach souligne que la détection fiable de chocs constitue un besoin transversal dans de nombreux secteurs tels que l’aéronautique, la logistique de produits sensibles ou les équipements de protection individuelle grand public. La société envisage déjà des déclinaisons pour ces marchés, portée par l’expertise développée avec l’appui de la Direction générale de l’armement et du Service du Commissariat des Armées.





