Airbus A320neo

Comment Airbus a rapidement renforcé la protection des A320 aux radiations solaires

  • Le 28 novembre 2025, près de 6 000 Airbus A320 ont été cloués au sol pendant plusieurs heures pour une mise à jour logicielle d’urgence en raison d’une vulnérabilité aux radiations solaires de leurs systèmes de commande de vol.
  • Cette mise à jour est la conséquence d’une analyse d’un incident technique survenu fin octobre aux États-Unis qui selon Airbus a « révélé que des radiations solaires intenses pourraient corrompre des données essentielles au fonctionnement des commandes de vol. »

 
Les radiations solaires, émises lors d’éruptions ou d’éjections de masse coronale, projettent des particules énergétiques et des rayonnements électromagnétiques vers la Terre. Si le champ magnétique terrestre et l’atmosphère atténuent une grande partie de ces flux, les systèmes électroniques embarqués dans les avions ou les satellites en haute altitude y sont particulièrement vulnérables. En interagissant avec les circuits électroniques, ces particules peuvent corrompre des données critiques, provoquant des erreurs logicielles ou des pannes temporaires. C’est ce qui s’est produit dans le cas des A320 : des données essentielles au pilotage ont été altérées, mettant en lumière une faille dans la protection des systèmes électroniques embarqués.

Mise à jour logicielle express des Airbus A320

Face à ce risque, Airbus a choisi une solution logicielle plutôt qu’une modification matérielle parce que le problème identifié (la corruption de données en mémoire par les radiations solaires) pouvait être résolu par des algorithmes de protection et de revalidation. Une mise à jour logicielle permet de renforcer les vérifications d’intégrité des données, d’introduire des mécanismes de reprise automatique en cas d’anomalie, et d’optimiser la gestion mémoire pour limiter l’impact des perturbations.

Cette mise à jour logicielle permet une intervention rapide pour résoudre le problème identifié : déployer un correctif logiciel sur des milliers d’appareils ne prend que quelques heures, là où une modification matérielle exigerait des mois de certification et de rétrofit. Elle évite en outre les coûts très importants liés au remplacement des composants sur l’ensemble de la flotte qui aurait été logistiquement complexe et bien plus onéreux. Enfin, elle offre davantage de flexibilité : un correctif logiciel peut être ajusté ou amélioré en fonction de l’évolution des menaces, comme une activité solaire accrue.

Les solutions matérielles, bien que efficaces, ne sont pas toujours adaptées à une réponse immédiate. Le blindage des composants, la redondance des systèmes ou l’utilisation de circuits durcis (rad-hard) sont des options appropriées, mais leur mise en œuvre à grande échelle est complexe et coûteuse. Dans le cas des A320, la solution logicielle s’est imposée comme la réponse la plus pragmatique, combinant efficacité, rapidité et maîtrise des coûts.