Etude marché Simtec_2014

Selon le Simtec, le marché français de la mesure et du test électroniques ne se porte pas si mal

  • Le marché français du test et de la mesure électroniques fléchit de 2,5 % en 2014. Le Simtec estime qu’il résiste bien compte tenu du contexte économique actuel et espère un rebond en 2015. 

 

Depuis trois ans, le marché français de l’instrumentation et du test électronique, évalué par le Simtec (*), se remettait doucement de la tempête économique de 2008. Il avait progressé lentement mais sûrement pour atteindre en 2012 un chiffre d’affaires de 333 millions d’euros incluant les ventes d’appareils et de services. Le tassement relevé par le Simtec en 2013 s’est poursuivi en 2014.

L’étude, qui repose sur les ventes de matériels et de service de 24 entreprises adhérentes du Simtec et représentatives du secteur, l’évalue à 295 millions d’euros en 2014. Ce marché, en baisse de 2,5 % par rapport à l’année précédente, se répartie entre la vente d’instruments (193 millions d’euros) et de services (102 millions d’euros). Mais les entreprises du secteur ne s’en alarment pas pour autant. « Nous aurions pu nous attendre à une chute plus violente compte tenu de l’environnement économique. Le marché du test et de la mesure électroniques ne se porte pas si mal au regard du contexte », estime Eric Fauxpoint, président du Simtec.

Le repli des ventes serait dû en partie au gel ou au report de grands programmes d’investissements sur les deux plus importants marchés de l’instrumentation que sont la Défense, l’aéronautique et les spatial, et les télécoms. Ces deux secteurs représentent en 2014 respectivement 37 % et 16 % des ventes, devant ceux de l’automobile (9%) et de l’éducation et de la recherche (8%). Mais le marché français n’est pas constitué uniquement de grand groupes industriels et des organismes de recherche institutionnels. Au côté d’entreprises concevant une grande diversités d’équipements, il compte aussi des start-up dont la créativité exige des instruments innovants. Évidement, leur budget est limité et les volumes générés sont donc moindres.

D’ailleurs, si le marché fléchit en terme de chiffres d’affaires, ce n’est pas forcément le cas en volume. D’une part, la baisse de la demande exacerbe la concurrence entre les fournisseurs et entraîne une pression plus forte sur les prix. D’autre part, les constructeurs déclinent leur offre en différents formats d’instruments pour répondre à des besoins spécifiques. Au final, les appareils gagnent en compacité et leur prix s’allège.

Cette pression sur les prix conjuguée à la réduction des prestations expliquent que le marché du service (étalonnage, réparation, formation, maintenance) a reculé cette année pour la première fois plus vite que celui de la vente d’instruments (-4 % contre -1,5%).

Malgré ces deux années de déclin successives, les représentants du Simtec restent sereins. Il faut dire que depuis la mémorable explosion de la bulle Internet au début des années 2000 et la délocalisation hors de France de toutes les usines de téléphones mobiles, ils ont appris à naviguer à vue dans la tempête. Ils se montrent même plutôt confiants pour 2015 comptant sur le déblocage de la vente des Rafales et de quelques projets d’envergure. « Nous n’affichons pas un optimisme délirant mais nous ne crions pas non plus à la catastrophe », conclut Eric Fauxpoint.

 

(*) Le Simtec est le Syndicat de l’Instrumentation de Mesure, du Test et de la Conversion d’Energie dans le domaine de l’Electronique. L’étude de marché qu’il réalise repose sur les déclarations de 24 de ses adhérents. Elle ne tient donc pas compte des ventes de constructeurs tels que Tektronix, ou Teledyne LeCroy. Mais le Simtec estime que cette étude constitue un « baromètre tout à fait valable » de l’état du marché du test et de la mesure électroniques.